Ecoles suisses à l’étranger

A l’heure actuelle existent sur quatre continents 16 écoles suisses à l’étranger reconnues par la Confédération. Celles-ci apportent une contribution importante à la prise en compte positive de notre pays. Elles jouissent d’une excellente réputation dans le domaine pédagogique et contribuent à diffuser l’image de qualité de la Suisse. Dans la mesure où elles permettent aux enfants d’expatriés d’acquérir une formation selon les standards suisses, elles facilitent le détachement de personnel qualifié à l’étranger par les entreprises suisses. A travers la formation d’enfants du pays, les écoles suisses suscitent de la sympathie pour notre pays et génèrent à long terme un riche réseau de contacts profitable à la Suisse et à son économie. Les écoles suisses contribuent ainsi au rayonnement positif de notre pays. Elles constituent un instrument précieux de politique étrangère autonome.

1. Quelle importance revêtent les écoles suisses à l’étranger pour la prise en compte de notre pays dans les divers Etats-hôtes?

2. De quelle manière sont réglées les compétences et les responsabilités en ce qui concerne les décisions relatives au maintien ou à l’extension du réseau existant des écoles suisses à l’étranger?

3. A quels endroits la création de nouvelles écoles suisses ou de « joint ventures » avec des écoles d’autres pays serait-elle, d’un point de vue économique et politique, indiquée?

4. Quel soutien la Confédération peut-elle apporter lors de la création de nouvelles écoles suisses à l’étranger ou d’autres projets relatifs à la formation dans des pays émergents tels que la Chine, la Russie et l’Inde?

1. Les écoles suisses à l’étranger contribuent à asseoir la présence suisse dans leur pays d’accueil. Leur importance culturelle réside dans le fait qu’elles dispensent le même type d’enseignement qu’en Suisse tout en intégrant des composantes didactiques du pays d’accueil. L’apprentissage des langues étrangères y occupe aussi une place importante. Les écoles suisses sont des lieux de rencontre dans lesquels coexistent les valeurs suisses et étrangères dans tous les domaines culturels. C’est une façon de familiariser un grand nombre de jeunes gens de nationalité suisse et étrangère avec le mode de vie et les traditions de l’un et de l’autre pays, et de les rendre compréhensibles pour eux.

Partout, les écoles suisses jouissent d’une grande estime et sont très populaires au niveau local ou régional. Les enfants du pays d’accueil ou d’Etats tiers fréquentant les écoles suisses disposent au terme de leur scolarité non seulement d’une bonne culture générale, mais aussi d’une connaissance approfondie des réalités économiques, politiques, administratives et culturelles de la Suisse, qui pourra se révéler utile dans leur future carrière professionnelle. Ce d’autant plus que les élèves sortant des écoles suisses disposent d’un réseau international de relations aux larges ramifications et qui perdure à long terme.

2. La loi fédérale du 9 octobre 1987 concernant l’encouragement de l’instruction des jeunes Suisses et Suissesses de l’étranger (LISE; RS 418.0) fixe les conditions d’une aide financière de la Confédération. Pour être reconnue comme école suisse par le Conseil fédéral, une école doit répondre aux conditions prévues à l’article 3 LISE. Notamment, être une organisation suisse, avoir une direction et une majorité d’enseignants à titre principal de nationalité suisse, bénéficier du patronage d’un canton suisse pour la surveillance et le conseil pédagogiques, et compter dans ses rangs une proportion déterminée d’élèves suisses (petites écoles 30 pour cent, grandes écoles 20 pour cent). Les écoles suisses qui répondent aux conditions de la LISE peuvent prétendre à un soutien de la part de la Confédération.

Toutes les écoles suisses de l’étranger sont fondées par la colonie suisse concernée. En vertu du principe de subsidiarité, la LISE est conçue comme une aide à l’entraide. L’initiative de la fondation d’une école suisse émane toujours d’un groupe de Suisses à l’étranger et non de la Confédération. La LISE donne aux Suisses de l’étranger l’assurance que l’école qu’ils fondent sera soutenue financièrement par la Confédération si elle répond aux conditions prévues par ladite loi.

3. Les Suisses de l’étranger sont les mieux à même de juger où de nouvelles écoles suisses doivent être fondées, ou cofondées avec des Etats tiers (« joint ventures »). Ils connaissent l’offre d’enseignement locale et savent si une école suisse ou une école de type « joint venture » répond à un réel besoin des familles suisses ou en provenance de nos Etats voisins installées sur place, mais aussi à un besoin du pays hôte. On notera ici le rôle important des représentations suisses à l’étranger, qui informent les communautés suisses locales des possibilités de soutien de la Confédération et qui encouragent et accompagnent les initiatives dans ce domaine, d’entente avec l’Office fédéral de la culture.

Dans le cadre de cette collaboration, de nombreuses coopérations avec des écoles allemandes, françaises et internationales ont été mises en place en maints endroits depuis l’entrée en vigueur de la LISE en 1988. La « German-Swiss International School » de Hongkong, qui compte aujourd’hui plus d’une centaine d’élèves suisses, en est l’exemple le plus spectaculaire. Ces coopérations impliquent que, grâce à la participation financière de la Confédération à ces écoles, des enseignants suisses y travaillent, afin notamment de compléter le programme général d’enseignement par des contenus spécifiques et axés sur les réalités suisses. La composante helvétique est prise en compte dans les manifestations culturelles et sociales de l’école, de même que dans son image. La plupart du temps, les parents suisses sont représentés dans le comité d’école, parfois en tant que président ou présidente. A l’heure actuelle, de telles coopérations sont en place à Atlanta, Hongkong, au Caire, à Londres, Manille, Nairobi, New York, Osorno (Chili), Paris, Quito, Rio de Janeiro, Ruiz de Montoya (Argentine) et Tokyo. La Confédération y investit environ 5 pour cent du crédit prévu au budget « Instruction des jeunes Suisses de l’étranger » (rubrique 3600.101).

4. La LISE offre la possibilité à la Confédération de soutenir – dans les limites des crédits accordés – aussi bien l’exploitation de nouvelles écoles suisses à l’étranger ou « joint ventures » que des coopérations avec des écoles existantes. Mais les Suisses de l’étranger doivent eux-mêmes en prendre l’initiative. De plus, ils doivent fournir une contribution financière proportionnée et se déclarer prêts à s’engager dans l’association de l’école et son comité. Lors de la planification, il y a quelques années, de l’actuel Eurocampus à Shangaï, la participation de la Suisse était envisageable. Les ressortissants suisses établis sur place avaient d’ailleurs été encouragés à s’associer à cette entreprise; s’ils y ont finalement renoncé, ce n’est sans doute qu’en raison de leur faible nombre.

Les expériences positives de coopération relatées dans la réponse à la question 3 laissent cependant penser que nous pourrons créer en Chine, en Russie et en Inde, pour autant que les conditions le permettent, des bases solides pour la promotion de notre modèle éducatif et pour la présence culturelle suisse dans chacun de ces pays. Cette coopération avec des écoles étrangères de nos pays voisins ou avec des écoles internationales nécessite relativement peu de moyens financiers. Le crédit qui y est destiné permet d’envisager de nouveaux projets de coopération, sans retombées sur les soutiens déjà existants.